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Alimentation et asthme dans l’étude NutriNet-Santé

Publié le 07/05/2019
Nous présenterons ici les méthodes ainsi que les résultats d’une première étude sur les relations entre alimentation et asthme qui a fait l’objet d’une publication dans une revue internationale.

Méthodes

En 2017, 34 766 Nutrinautes pour lesquels des données sur leur comportement alimentaire ont répondu à un questionnaire détaillé sur la santé respiratoire.
Nous avons caractérisé l’asthme par un score de symptômes d’asthme, basé sur le nombre de réponses positives à cinq questions sur la présence de symptômes d’asthme dans les 12 derniers mois. Le contrôle de l’asthme a été évalué par l’ACT (test de contrôle de l’asthme), outil permettant de mesurer le contrôle de l’asthme de manière rétrospective (4 dernières semaines). La qualité globale de l’alimentation a été évaluée à l’aide de trois scores ce caractérisation des habitudes alimentaires utilisés au niveau international : L’AHEI-2010 (Alternative Healthy Eating Index-2010) qui mesure le degré d’adhésion à une alimentation saine, le MEDI-LITE (literature-based adherence score to Mediterranean diet)  qui mesure le degré d’adhésion à un régime de type méditerranéen et le mPNNS-GS (Programme National Nutrition Santé-Guideline Score modifié) qui mesure le degré d’adhésion aux recommandations nutritionnelles françaises.

Les associations entre les scores alimentaires et le score de symptômes d’asthme ainsi que son contrôle ont été étudiées à l’aide de modèles statistiques adaptés.


Résultats

Environ 25 % des participants ont rapporté au moins un symptôme d’asthme. Après ajustement sur différents facteurs de confusion (l’âge, le tabac, le niveau d’éducation, l’activité physique, l’apport énergétique, la rhinite allergique, les antécédents familiaux d’asthme), nous avons observé qu’une meilleure adhérence à une alimentation saine était associée à une diminution  des symptômes d’asthme de 21 %, 21 % et 11 % chez les femmes, et de 33 %, 28 % et 27 % chez les hommes, respectivement pour les trois scores alimentaires AHEI-2010, MEDI-LITE et mPNNS-GS. Parmi les asthmatiques (n=2 609), 15 % des femmes et 11 %  des hommes avaient un asthme mal contrôlé et une meilleure adhérence à une alimentation saine était associée un plus faible risque d’asthme mal contrôlé.


Conclusion

Une meilleure adhérence à une alimentation saine est associée à moins de symptômes d’asthme et à un meilleur contrôle de l’asthme, suggérant ainsi le rôle potentiel des recommandations nutritionnelles encourageant l’adoption d’une alimentation saine pour la prévention  de l’asthme.

D’autres études restent cependant nécessaires au sein de la cohorte NutriNet-Santé pour renforcer ces résultats, notamment des analyses longitudinales (en suivant dans le temps un grand nombre de Nutrinautes sur plusieurs années), avec le recueil des données sur l’évolution de l’asthme au cours du temps. Pour cela, l’implication des Nutrinautes déjà inscrits mais aussi le recrutement de nouveaux participants à l’Etude NutriNet-Santé s’avèrent plus que jamais nécessaire.
 

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